L'île de la Tortue (il Latòti en créole haïtien) est une île de la mer des Caraïbes, située au nord-ouest d'Hispaniola. Elle constitue une commune haïtienne du département du Nord-Ouest, dépendant de l’arrondissement de Port-de-Paix.
Nommée du fait de sa forme, Tortuga de mar (« Tortue de Mer ») par Christophe Colomb, cette île des Antilles, était un bastion pour les flibustiers et boucaniers qui écumaient les Caraïbes au xviie siècle et a été le premier territoire de Saint Domingue colonisé par la France.
Longue de 37 km sur 7 km de large, soit une superficie d'un peu moins de180 km², l'île se trouve à une dizaine de kilomètres au large de la ville de Port-de-Paix, dont, elle est séparée un bras de mer, le Canal de la Tortue.
Bien qu'à sa proximité immédiate, La Tortue fait partie d’un bloc tectonique distinct du reste d’Hispaniola. Son relief est très accidenté avec une crête centrale, des terrasses au nord, un sol sablo limoneux sur les côtes et argileux/acide sur les hauteurs qui atteignent 450 m. La côte sud a des plages et des récifs exceptionnels.
La Tortue développe au nord des falaises battues par la houle tellement inaccessibles qu’on l'appela la « Côte de Fer ». Sa côte sud « sous le vent » offre d'excellents refuges bien abrités, dont la rade de Basse-Terre et de magnifiques plages. L’une d’elles, « La Pointe-Ouest », a été désignée par la revue de tourisme Condé Nast, comme l'une des 10 plus belles plages desCaraïbes.
L'île de la Tortue est le premier territoire colonisé de Saint Domingue par la France. Les Espagnols étant fortement présents sur la partie orientale de l'île principale (Hispaniola), sont par contre faiblement présents (voire inexistant) sur la partie occidentale et la Tortue.
L'histoire coloniale de la Tortue comporte deux grandes périodes, les xviie et xviiie siècles :
Le xviie siècle est l'âge d'or de la flibuste dont la Tortue devient la capitale régionale. Bertrand d'Ogeron de La Bouëre en est le gouverneur dans la seconde moitié du XVIIe siècle.
Le xviiie siècle est marqué par un déclin relatif, face à la « Grande Île » devenue française par le traité de Ryswick en 1697. L'île de la Tortue sert alors surtout de refuge pour la qualité de son climat réputé sain, et pour sa sécurité lors de la période révolutionnaire